Internet est un monde qui est en perpétuelle évolution et bouscule dans sa démarche la manière dont le numérique impacte le quotidien à plus d’un titre. Exit alors le Web2 et place au Web3, une version plus libre d’Internet et qui se veut décentralisée. Cette version se base sur la technologie de la blockchain et ouvre la porte à de nouvelles perspectives révolutionnant ce monde comme jamais. Depuis 2021, le Web3 suscite de plus en plus d’intérêt et plusieurs projets disent apporter leur contribution dans sa construction. Qu’est-ce que le Web3 ? Qu’en est-il du Web1 et Web2 ?
Pourquoi mettre fin au Web2 ?
Avant de se pencher sur le Web3 pour le comprendre, il est essentiel dans un premier temps de le différencier du Web2. Ce dernier consiste en la version actuelle d’Internet que les utilisateurs génèrent et qui se base sur les réseaux sociaux. Le Web2 est utilisé depuis plusieurs années et est caractérisé par la centralisation ainsi qu’une domination par les mastodontes de l’Internet à savoir : Apple, Google ou encore Amazon. Ces géants du Web proposent donc une pléthore de services en contrepartie de données personnelles fournies par les internautes et qui sont exploitées à titre commercial. Ce système repose sur un pilier essentiel qui est la confiance que les utilisateurs placent en ces institutions afin de préserver l’intégrité de leurs données personnelles. Cependant, les nombreuses fuites de données à une fréquence élevée, l’usurpation d’identité, les piratages, et la cession des données sans l’obtention du consentement de leurs propriétaires sont devenus d’usage sur le Web2.
La centralisation caractérisant le Web2 a permis à des milliards de personnes d’accéder à des technologies via une infrastructure solide mais elle a fait qu’une élite minoritaire ait le pouvoir de changer les règles d’utilisation de manière unilatérale et censurer ainsi ce qui ne lui convient pas. Or, la censure peut rapidement entraîner de dangereuses dérives car elle accorde à des entreprises fournissant ces services, de disposer d’un pouvoir de décision unilatéral important face à un comportement d’un internaute qui pourrait les contrarier. De ce fait, le Web2 est dominé par les plateformes technologiques centralisées. En effet, les GAFA comme exemple de géants du Web2 ont la possibilité de collecter des quantités infinies de données relatives à leurs utilisateurs afin de les vendre par la suite à des entreprises qui s’en serviront pour leurs campagnes publicitaires notamment. Le but étant bien entendu de générer le maximum de profits possibles sans qu’ils ne soient d’ailleurs partagés avec les utilisateurs. Ceci représente le modèle économique de la version 2 du Web. Pour résumer dans le cadre de cette version centralisée d’Internet, les utilisateurs fournissent leurs données avec pour unique contrepartie l’utilisation de services tels que Facebook et Google. Ce sont ces derniers qui ont le contrôle total des données. C’est alors qu’apparaît le Web3 grâce à la technologie de la blockchain et qui se dote du pouvoir de bouleverser le fonctionnement de l’Internet.
Qu’est-ce que le Web3 et quel est son apport ?
Il s’agit de la prochaine évolution du Web après les versions 1 et 2. Lors de la première, il était question d’un Internet unidirectionnel où il y avait peu de place à l’interaction entre les utilisateurs et les contenus produits par les sites Web et ce, en temps réel. Le Web2 a quant à lui renfermé des sites Internet centralisés qui jouent le rôle de vecteur de contenu. Dans ce cadre, les utilisateurs ont donc la possibilité d’interagir entre eux. Le Web3 quant à lui se veut être une version décentralisée et libre d’Internet où les plateformes, support de création de contenu et d’interaction entre les utilisateurs, dépendent de la technologie de la blockchain. Alors que le Web2 est dominé par des entreprises privées, le Web3 s’impose comme un réseau sans barrière dans lequel les utilisateurs pourront disposer des moyens de contrôles similaires. Le Web3 apportera dans sa structure deux changements majeurs pour les internautes.
D’abord, il est question de l’incapacité des entreprises à imposer leurs propres règles, de les changer ou les arbitrer. Cela devient possible au regard du fait que la blockchain est une technologie conçue selon un système décentralisé. A la place, les utilisateurs du Web3, adepte de cette nouvelle forme de gouvernance, ont l’obligation de donner leur approbation collective pour les prochaines mises à jour ou toutes autres transactions et opérations. Ensuite, le contenu créé par l’utilisateur lui appartiendra à lui et non pas à la plateforme sur laquelle il y a eu création et hébergement du contenu en question. Les mécanismes de monétisation des données des utilisateurs sont désormais détournés à leur profit.
Contrôler les données et préserver leur confidentialité
Grâce au fait de chiffrer les données stockées sur la blockchain, l’accès à celles-ci devient verrouillé et très strict. Ainsi, le droit d’accès sera accordé aux seuls propriétaires de ces données qui auront également le droit de les consulter. Le Web3, via la décentralisation, est mise à contribution pour contrôler les données à travers le réseau distribué. Il est question d’un réseau sur lequel un fichier qui renferme des données, est partagé sur de nombreux serveurs grâce à des solutions de blockchain axée sur la décentralisation des données. Sur ce réseau, il est obligatoire que toute copie d’un fichier soit exactement identique à l’original car à contrario, les données que contient le fichier en question vont devenir simplement inutilisables et non valides. Cette configuration fait qu’aucune entreprise ou plateforme technologique ne peuvent avoir l’accès aux données d’un fichier et encore moins de les changer sans qu’ils aient obtenu au préalable le consentement de l’individu propriétaire de ces données, sinon l’approbation de la majeure partie du réseau distribué.
Et s’il était question d’une finance décentralisée ?
Bien évidemment, il ne peut être question d’envisager un Web différent face à l’omniprésence des plateformes technologiques géantes. Néanmoins, il sera possible d’en faire un espace plus libre, décentralisé et plus équitable grâce au Web3 ainsi que la technologie sur laquelle il se base à savoir : la blockchain. Les crypto-monnaies auraient, de ce fait, la possibilité de permettre un accès à la finance décentralisée. Toutefois, il faut souligner qu’il est indispensable à ce titre, de donner accès aux utilisateurs à de vraies cryptomonnaies soit de la monnaie réelle et de surcroît accessible au lieu de disposer d’actifs dans des portefeuilles ou qui sont intégrés par exemple dans des ETF, c’est-à-dire les fonds négociés en bourse. En ayant accès à des portefeuilles dits ouverts, les internautes pourront alors avoir la possibilité de stockage et de maximisation de leurs crypto-monnaies. Par ailleurs, il faut souligner l’importance du rôle que doit jouer un acteur dans la protection des actifs numériques et garantir la facilité des opérations sécurisées.